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Consulter pour des problèmes gynécologiques est chose courante actuellement et n'est plus considéré comme un acte honteux. Les infections et autres maladies gynécologiques sont à la source de la majorité de ces consultations. Figurant parmi les maladies en recrudescence de nos jours, l'endométriose est une inflammation qui nécessite une prise en charge auprès d'un gynéco- obstétricien. Pourtant, la majorité des femmes ignorent tout de cette maladie, qui touche plus d'une femme sur 1 000.
Endométriose, localisations et symptômes
L’endométriose se caractérise par la présence de muqueuses utérines dans d’autres organes voisins de l’utérus. Ces muqueuses, normalement, se développent au niveau de l’utérus pour préparer la nidation s’il y a fécondation ou se transformer en menstruations qui s’écoulent tous les mois en cas d'inexistence de grossesse. Mais il arrive que ces muqueuses se propagent ailleurs que dans l’utérus, généralement dans la région pelvienne, sur la paroi des ovaires, de la trompe de Fallope ou sur les parois externes de l’utérus. Dans d’autres cas vraiment exceptionnels, elles peuvent se loger au niveau de la vessie ou des intestins. D’autres situations se sont déjà présentées dans l’histoire de la gynécologie, les muqueuses endomètres ont pu atteindre les bras ou les cuisses ainsi que les poumons.
Dans le cas d’une endométriose, les femmes peuvent ne rien ressentir, mais dans la plupart des cas, des gênes peuvent être perceptibles. Les principaux symptômes sont la difficulté à une gestation et la dysménorrhée, ces douleurs qui surviennent pendant les règles. D’autres faits anormaux se font aussi ressentir comme l’écoulement de pertes brunâtres, la présence de sang lors d’une miction ou dans les selles, des douleurs coïtales et une intense fatigue. Ces symptômes peuvent être simultanément présentes chez une même patiente. L’absence de ces symptômes ne permet pas cependant de diagnostiquer à temps une endométriose.
Endométriose : préventions et traitement
La première prévention est la bonne hygiène de la vie. La diète prend une grande place pour prévenir l’endométriose. L’ingestion d’huile végétale saturée comme l’huile de maïs ou les margarines sont à réduire, ainsi que le sucre et ses dérivés, qui favorisent la prise de poids importante. Dès qu’un fait anormal apparaît, il est conseillé de consulter un médecin ou mieux encore, de faire un frottis vaginal tous les 6 mois pour une femme qui est en pleine activité sexuelle. Mais le geste le plus salutaire est celui de s’informer auprès de son médecin.
L’endométriose, une fois acquise, nécessite une série de traitements appropriés, selon l'avancée de la maladie. Pour atténuer la douleur la prise d’analgésique ou d’anti-inflammatoire (aspirine ou ibuprofène) est fréquente mais l'utilisation des cataplasmes chauds peut être suffisant dans certains cas. L’hormonothérapie qui a pour effet secondaire une prise de poids et devrait être suivie avec un régime nutritionnel assez spécifique, la pilule contraceptive, le danazol, le dispositif intra-utérin de Mirena, peuvent réduire les dégâts causés par l’endométriose. Cependant, dans l’endométriose avancée, le recours à la chirurgie est la seule solution envisageable. De la chirurgie conservatrice à la chirurgie radicale comme l’hystérectomie. Cependant, ces dernières techniques doivent être effectuées sous assistance médicale car elles nécessitent des soins spécifiques.
Endométriose, fertilité et statistiques
Entre l’endométriose et la fertilité, il y a un fossé assez difficile à combler. L’endométriose qui perturbe le fonctionnement génital c'est parallèlement une procréation compromise. Mais une grossesse, certes difficile, est toujours possible. Ainsi, la chirurgie conservatrice, par le biais de laparoscopie, peut éliminer des excroissances de l'endomètre dans le cas d'une endométriose peu importante. En cas d’endométriose assez poussée, et en cas d’échec de la chirurgie conservatrice, la reproduction assistée est envisageable. Il y a la FIV ou fécondation in vitro qui est un procédé consistant à féconder un œuf hors du corps humain jusqu’à avoir un embryon viable. Il s'agit ensuite de le réimplanter dans l’utérus pour qu'il puisse poursuivre son développement. Plus de 100 000 enfants sont nés dans l’Hexagone grâce à la FIV ou fécondation in vitro depuis le premier bébé sous FIV née en 1982.
L’endométriose non détectée est dévastateur car une femme sur trois ne ressent aucune gêne et ne s’aperçoit même pas de la présence de la maladie. L’endométriose touche généralement les femmes qui n’ont pas encore eu d’enfant. Et de ce fait, 55% de la stérilité dans un couple incombent à la femme. Maladie fréquente, l'endométriose est une maladie méconnue qui pourrait pourtant être soignée dans le cas d'une détection précoce. Il s'agit donc de sensibiliser les femmes sur l'importance des consultations gynécologiques, seules à même de mettre à jour une maladie latente.
Le saviez-vous ?
La tumeur de l’utérus touche chaque année 8800 femmes. Les statistiques ont montré que principalement, ce sont les femmes de race blanche qui sont les plus susceptibles à être affectées par l’endométriose.