Procréation médicale assistée
Une pratique de plus en plus demandée
La procréation médicale assistée (PMA) tend à prendre de l’ampleur en Algérie. Après la création de plusieurs structures privées dont certaines ont fait leurs preuves dans le domaine, un centre national verra le jour d’ici à la fin de l’année.
C’est du moins ce qu’a annoncé le professeur Bouzekrini, chef de service de gynécologie obstétrique à l’hôpital Parnet lors des 14es Journées nationales de la Société algérienne de fertilité et de contraception (SAFC), organisées durant deux jours (jeudi et vendredi) à l’hôtel El Aurassi. Ce centre sera installé à l’hôpital Parnet après la rénovation de tout le service. Le professeur Bouzekrini a souligné que la stérilité chez le couple est très fréquente en Algérie et aujourd’hui les mentalités ont changé. Il y a quelques années, la femme était souvent la seule mise en cause. « Maintenant, le couple consulte et coopère avec les médecins pour trouver des solutions, d’autant que les techniques de la PMA ont beaucoup évolué et des médecins algériens maîtrisent ces techniques », a-t-il signalé. Il n’a pas également manqué de préciser que la prise en charge psychologique du couple souffrant de stérilité est très importante avant d’entamer les traitements. Ceux-ci coûtent excessivement cher. « Il arrive que le traitement pour la procréation soit prescrit pour des femmes, alors qu’il n’est pas indiqué pour certains cas d’infertilité. C’est pourquoi il est important pour le médecin de voir le couple car, dans certains cas, on peut déceler la stérilité chez l’homme », souligne-t-il. Interrogé sur la prise en charge de ces traitements par la sécurité sociale, le professeur Bouzekrini affirme que certains médicaments sont remboursés. « Mais nous demandons à ce que la Sécurité sociale prenne en charge au moins une tentative de FIV ou autres techniques. » Revenant à la rencontre, le professeur Bouzekrini a indiqué que le but de ces journées est d’« informer les acteurs dans le domaine médical (médecins spécialistes, employés et sages-femmes) des derniers développements en la matière, de les orienter et de les former ». Parmi ces développements, Pr Bouzekrini citera le vaccin contre le cancer du col de l’utérus, 2e cause de mortalité chez les femmes après le cancer du sein. Les participants à la rencontre ont également sensibilisé aux moyens contraceptifs que « beaucoup de personnes prennent, à tort, pour principales causes des cancers du sein et du col de l’utérus chez la femme », a-t-il ajouté. Il a également rappelé que le traitement de la ménopause, prescrit par les médecins, « est appréhendé par les femmes ». Il a affirmé, dans ce contexte, que ce traitement ne présente aucun danger avant d’appeler les médecins spécialistes « à ne pas hésiter à l’administrer tout en assurant un suivi médical continu ». Il a évoqué, par ailleurs, les moyens contraceptifs appliqués en Algérie, à savoir le stérilet et la pilule qui sont utilisés à 65%. « L’efficacité du stérilet est avérée à 98% en Chine », a-t-il souligné avant d’appeler à encourager son utilisation en Algérie, car il protège les femmes souffrant d’hémorragie pendant leur cycle menstruel grâce à la progestérone qu’il contient (stérilet Mirena). Concernant la fertilité en Algérie, le chef de service de gynécologie a indiqué qu’elle est en baisse, passant de 650 000 naissances en 2005 à 450 000 en 2006, dont 7800 à l’hôpital Parnet, soit 22 nouveau-nés par jour. Concernant les accouchements par césarienne, le professeur Bouzekrini a affirmé qu’elle est pratiquée à 12% dans son service. Elle reste en hausse au niveau national surtout dans les structures privées et est injustifiée dans certains cas, selon lui.
[email]Djamila Kourta[/email]