Qu’est-ce qui empêche une grossesse de démarrer ?
NOTION N°1 : Tout peut influer sur la fécondité d’un couple, et je dis bien TOUT : l’entente du couple, les conditions et le rythme de travail, les conflits familiaux, les belles-mères qui demandent quand vous allez être enceinte, les belles-soeurs qui n’arrêtent pas d’être enceintes dès qu’elles regardent leur mari, etc ! ! !
NOTION N°2 : Chez un couple en bonne santé, en l’absence de grossesse, on peut évoquer un éventuel problème de fertilité que si ce couple a des rapports sexuels réguliers sans contraception depuis deux années consécutives (DEUX ANNEES).
NOTION N°3 : Ce n’est pas parce qu’on désire un enfant qu’il vient tout de suite ! ! !
Autrement dit :
Il y a moins de couples stériles que de couples trop pressés ! ! ! !
NOTION N°4 : S’il y a problème de fécondité, il peut aussi bien venir de l’homme que de la femme ou des deux Donc, deux fois sur trois, la contraception ne devrait même pas être soupçonnée d’un retard à la conception ! ! ! Mais tout le monde a tendance à l’oublier, à commencer par les femmes, qui pensent qu’avoir un enfant, ça ne dépend que d’elles.
Mais non. Ca dépend de la femme OU de l’homme OU des deux à la fois : (33% des infertilités sont d’origine féminine, 21% d’origine masculine, 27% viennent des deux, 7% sont inexpliquées). Il y a des femmes « peu fertiles » avec certains hommes mais beaucoup avec d’autres, et inversement. Il y a des couples qui n’arrivent pas à avoir d’enfant ensemble et dont chaque membre a des enfants avec quelqu’un d’autre.
NOTION N°5 : Tous les traitements médicamenteux du système nerveux central sont susceptibles d’interférer avec l’ovulation : celle-ci peut être bloquée par les anti-dépresseurs, certains antimigraineux, les anxiolytiques, etc. Pourquoi ? Parce que l’ovulation est déclenchée par le cerveau. Si on met le cerveau au repos, l’ovulation s’endort aussi...
Alors, avant d’incriminer la pilule ou l’implant que vous aviez il y a six mois, posez vous la question de savoir si le tranquillisant ou l’antidépresseur qu’on vous a donné pour votre déprime du mois dernier n’interfère pas avec votre ovulation.
Corollaire : la meilleur chose à faire quand on attend d’avoir un enfant, c’est de ne prendre AUCUN médicament. Surtout pas des médicaments pour « tomber enceinte » ou « favoriser le cycle » ou « régulariser les règles » ! ! !
NOTION N°6 : Quand on identifie un VRAI problème de fécondité dans un couple, les méthodes médicales ne marchent pas beaucoup mieux que la nature ! ! !
On ne compte pas le nombre de femmes (de couples) qui, après deux ou trois tentatives de FIV et bien des mois de souffrance, laissent tout tomber pour adopter... et se découvrent enceintes le jour où elles reçoivent l’annonce qu’on va leur attribuer la garde d’un enfant.
D’après des études britanniques récentes, chez les couples ayant recours à une FIV, les résultats positifs (enfants nés à terme) semblent... à peine meilleurs que la proportion d’enfants nés à terme spontanément - c’est à dire sans intervention médicale.
Alors, avant de vous lancer dans des démarches médicales lourdes pour avoir un enfant, lisez Un bébé, mais pas à tout prix de Brigitte-Fanny Cohen, qui explique pourquoi,souvent, la meilleure attitude consiste... à ne pas aller faire de FIV.
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C’est quoi des rapports sexuels « réguliers » ? Combien faut-il en avoir pour être enceinte ?
Eh bien, deux à trois fois par semaine, ça suffit, puisque les spermatozoïdes vivent 5 jours : vous êtes sûr(e)s qu’il y en aura toujours là, prêts à féconder un ovocyte, même si vous ne savez pas quand votre ovulation aura lieu ! En avoir plus, ça n’est pas indispensable (donc, reposez-vous de temps en temps). En avoir moins... ça peut marcher aussi ! ! !
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J’ai arrêté ma contraception. Au bout de combien de temps serai-je enceinte ?
C’est impossible à dire mais voici des repères. Toutes les méthodes contraceptives hormonales « endorment » l’ovulation, comme si la femme était déjà enceinte. Chez une femme qui vient d’accoucher, le « retour de couches » (les premières règles) peut se produire 4 à 8 semaines après l’accouchement (parfois plus). Donc, après arrêt d’une contraception hormonale (pilule, implant, DIU Mirena), c’est pareil. Pendant ces 8 semaines, l’utilisatrice n’ovule pas. Elle ne peut donc pas être enceinte.
Chez certaines utilisatrices de pilule, l’ovulation se produit très vite après l’arrêt, et elles sont enceintes tout de suite.
Les utilisatrices de DIU au cuivre continuent à ovuler quand elles portent leur DIU, car celui-ci est spermicide, et ne bloque pas l’ovulation. Donc, quand on enlève le DIU, une grossesse peut se produire très vite... ou prendre du temps pour toutes les raisons citées plus haut.
Le chiffre à retenir : pour 95% des couples qui cessent une contraception, une grossesse débute dans l’année qui suit l’arrêt de la contraception. Ca veut dire... .... qu’il faut être PATIENT(E)S ! ! ! !
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Il y a moins de couples stériles que de couples trop pressé(e)s ! ! ! !
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Comment être patiente alors qu’on a 35 ans et qu’on fait son premier enfant ? Le temps presse !
Non. Ce n’est pas vrai. Et ne laissez pas les gynécos vous culpabiliser ou vous terroriser avec des arguments du style « L’horloge tourne ». Certes la fécondité baisse avec l’âge, mais les femmes sont fécondes jusqu’à 50 ans. Et croyez-moi, des grossesses non désirées après 45 ans, j’en ai vu des flopées.
Dans les milieux les plus défavorisés, où les femmes sont moins bien suivies (et n’ont pas de contraception), on voit couramment des grossesses après 45 ans, par absence de contraception ou de suivi médical. Aujourd’hui, parmi les femmes les mieux suivies, les grossesses après 35-40 ans sont monnaie courante et elles se passent très bien car les femmes sont en bien meilleure santé que leurs mères ne l’étaient il y a 30 ou 40 ans. Alors, pas de panique. Et tout terrorisme que l’on vous ferait subir à ce sujet est indécent.
La fécondité baisse progressivement après 35 ans (de moitié entre 35 et 42 ans), mais même à 35 ans vous avez encore quinze ans de fécondité devant vous. Si vous devez attendre six ou huit mois avant qu’une grossesse débute, vous ne serez pas beaucoup plus âgée... ni beaucoup moins féconde qu’après avoir commencé.
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Est-ce que le fait d’avoir pris la pilule 10 ans, ou d’avoir porté un DIU alors que je n’avais pas d’enfant, ou d’avoir utilisé un implant pendant plusieurs années, ou d’avoir eu une ou plusieurs IVG peut avoir compromis ma capacité d’avoir des enfants ?
Pour ce qui est de la contraception : La contraception ça ne stérilise pas. Ça empêche d’être enceinte quand on ne le désire pas. C’est pour ça que j’utilise le terme DIU (dispositif intra-utérin) et non celui de « stérilet », qui est scandaleusement terroriste.
La preuve que la pilule n’empêche pas d’être enceinte c’est que pendant des années, certains gynécologues ont « conseillé » aux femmes d’arrêter la pilule un mois pour voir si « tout marchait bien ». Ça marchait tellement bien qu’elles se retrouvaient au centre d’IVG un mois plus tard.
La preuve que le DIU n’entraîne pas de stérilité, y compris chez des femmes de plus de 40 ans, j’en donne des exemples malheureux dans un article de ce site..
Pour ce qui est de l’IVG : si l’IVG a eu lieu en milieu médicalisé, elle n’a aucune raison d’entraîner des problèmes de fertilité. S’il s’agissait d’un avortement clandestin, suivi de complications, alors là, oui, peut-être. Avant la loi Veil, les avortements clandestins faits par des non-médecins sans précaution d’asepsie étaient souvent suivis d’infections graves, source de stérilité.
Les IVG médicalisées (par médicament ou par aspiration) sont, dans l’immense majorité des cas sans danger (moins de 1% de complications graves) et sans effet sur la fécondité. La preuve (malheureuse) c’est que de temps à autre on voit des femmes en grande difficulté psychologique ou socio-économique, incapables d’utiliser une contraception ou impossibles à aider, recourir à des IVG répétées pendant plusieurs années. Si l’IVG entraînait une stérilité, on ne les reverrait pas.
Mais le fait d’avoir subi une IVG s’accompagne très souvent d’un sentiment de deuil profond de la part des femmes. Et il est très fréquent qu’elles se demandent si leur IVG a un rapport avec leur attente, car, il y a 40 ans, avant la loi Veil, quand on s’était fait avorter, on risquait, effectivement, d’en avoir gardé des séquelles. Ce n’est plus le cas aujourd’hui avec l’IVG médicalisée. Si ces femmes n’avaient pas encore d’enfant quand elles ont eu leur IVG, il est naturel qu’elles s’inquiètent quand, le jour où elles désirent être enceintes, ça ne vient pas tout de suite.
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Il y a moins de couples stériles que de couples trop pressés ! ! ! !
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Mais pourquoi entend-on tellement parler de femmes qui ont pris 10 ans la pilule et qui ensuite n’ont pas pu avoir d’enfants ?
D’abord, parce que vous n’entendez se plaindre que celles qui n’ont pas eu d’enfant ! ! ! . Les autres, par définition, ne se plaignent de rien et ne s’expriment pas dans les forums. C’est ce qu’on appelle un « biais de sélection ». Quand on bosse dans un commissariat, on a l’impression que tous les hommes battent les femmes, car on voit ça dix fois par jour. Mais les hommes qui ne battent pas leur compagne sont beaucoup plus nombreux. De même, il y a infiniment plus de femmes SANS problème après contraception que l’inverse.
Ensuite, il faut garder à l’esprit que la contraception masque le niveau de fécondité naturel de la femme. Je m’explique : quand une femme commence à prendre la pilule, elle ne sait pas si elle est féconde ou pas. On ne va pas imposer une grossesse à toutes les adolescentes pour vérifier qu’elles « fonctionnent » bien, avant de leur prescrire la pilule, n’est-ce pas ?
Or, justement, quand une femme se met à prendre la pilule pendant 10 ans, elle masque sa fécondité réelle, puisqu’elle ne sait pas si elle peut être facilement enceinte ou non. Quand elle arrête la contraception 10 ans plus tard, sa fécondité est ce qu’elle était au départ (certes, elle diminue avec l’âge, mais si elle a moins de 35 ans, elle est à peine inférieure).
J’ai dit plus haut que 95 % des couples qui arrêtent une contraception ont une grossesse qui débute dans l’année. Ca veut donc dire que 5% ont peut-être des problèmes de fécondité. Peut-être. Il faut qu’ils attendent encore 1 ans (2 années en tout) pour le savoir. Ces 5% de couples (au maximum) auraient déjà eu des difficultés à avoir un enfant s’ils avaient arrêté la contraception plus tôt ou s’ils n’en avaient pas utilisé du tout. Mais ils ne le savaient pas, puisqu’ils ne voulaient pas de grossesse et faisaient en sorte de ne pas en avoir...
Evidemment, quand on arrête sa contraception, c’est parce qu’on est prêt(s) à une grossesse. Et on voudrait qu’elle vienne tout de suite, surtout lorsqu’on a attendu longtemps et que l’on a toute la famille qui pousse au portillon ! ! !