Centre mère et enfant de Sidi Mabrouk : bientôt la fécondation in vitro
le 23.05.12 | 10h00 1 réaction
Cette maternité sera le premier établissement public...
Avec cette méthode de procréation, l’espoir sera permis pour les couples souffrant de stérilité.
La fécondation in vitro (FIV) sera bientôt pratiquée au centre mère et enfant de Sidi Mabrouk, selon le directeur de la santé et de la population de la wilaya, Azouz Assassi. L’initiative revient au Pr. Ali Sellahi, gynécologue et chef de service de gynécologie obstétrique et de procréation médicale assistée (PMA), et de la FIV au niveau de la même structure. «J’oeuvre depuis 1994 pour l’intégration de cette pratique dans les établissements hospitaliers de la capitale de l’Est. Cette région accuse un retard en la matière, comparativement au centre et à l’ouest du pays. Le problème de l’infertilité a gagné du terrain; sur 100 femmes consultées, 30 nécessitent une FIV. L’Etat est sollicité pour l’insertion de cette technique dans le cadre des réformes hospitalières engagées depuis environ une décennie. Il faut plusieurs tentatives pour réussir une FIV; ça peut nécessiter jusqu’à quatre interventions, ce qui demeure difficile à effectuer dans le domaine du privé en raison du coût élevé de l’opération», nous a précisé le Pr. Sellahi.
Les interventions liées à la FIV se feront donc temporairement au niveau d’un service aménagé pour la circonstance, au rez-de-chaussée de la structure sanitaire. Ce dernier, composé de deux salles, a été équipé des appareillages nécessaires : micromanipulateur et étuve. «En terme d’équipement, tout a été disposé pour le bon déroulement de l’opération», a assuré notre interlocuteur. Néanmoins, le lancement de l’opération est encore gelé pour diverses raisons ; il faut assurer déjà la disponibilité dans les délais du produit nécessaire pour la survie de l’ovule fécondée au laboratoire, dont l’importation de l’étranger demande de longues procédures. «Trouver une procédure simple et rapide pour l’approvisionnement en ce produit dont la durée de vie ne dépasse pas les deux mois, demeure un problème de taille qui entrave le lancement de la fécondation in vitro en Algérie», déplore notre interlocuteur, qui ajoute qu’actuellement ce problème est débattu au niveau du ministère de la Santé.
Le staff chargé de la FIV regroupe un médecin, un maître-assistant, un résident, une sage-femme et un biologiste. L’équipe, en collaboration avec une clinique médicale de chirurgie et des sciences de la reproduction privée à Annaba, a bénéficié d’une formation pour une meilleure maîtrise de l’outil médical mais aussi celle du processus général de cette délicate intervention. Plus tard, nous dit-on, un centre d’une capacité de 60 lits pour la PMA et la FIV, sera érigé sur les mêmes lieux. Il sera le second en Algérie après celui de Hussein Dey, à Alger, dédié à la fécondation artificielle. Le nombre de couples postulant pour une PMA moderne (FIV) est, selon notre interlocuteur, en hausse spectaculaire: «Nous recevons en moyenne 5 appels/ jour, de différentes régions du pays.»
O-. S. Merrouche