Acide folique : vital pour le bébé pendant la grossesse
Par Vincent Liévin dans Santé , le 10 mai 2012 06h47 |
050812J2_BERKLEY_NPG_06Depuis 10 ans, l’incidence des malformations congénitales en Europe liées aux carences en acide folique ne diminue pas. Il semble que la prise de conscience des futures mères quant à l’importance de prendre de l’acide folique n’est pas suffisamment généralisée.
Les aliments riches en acide folique ou en folates sont les légumes frais à feuilles. On le trouve donc principalement dans les légumes à feuilles vertes (cresson, épinard, mâche), mais il est en réalité assez répandu et on le trouve dans bien d’autres légumes comme le fenouil, les asperges, les carottes, le brocoli et les endives. On en trouve également dans les abats et les légumineuses comme les haricots, le soja et les pois. Certains fruits frais tels que les avocats, les fraises et les framboises, ainsi que les germes de blé contiennent cette précieuse vitamine. Le riz complet et la levure de bière constituent aussi un apport en acide folique. Malheureusement, une grande partie de cette vitamine est détruite lors de la cuisson.
Des mamans qui savent
Les futures mères ont de plus en plus tendance à se documenter et à préparer leur grossesse. Par exemple, la plupart limitent ou stoppent la consommation de tabac, ne boivent plus d’alcool, etc. Mais commencer à prendre des suppléments d’acides foliques 3 mois avant la grossesse est une démarche moins répandue. Soit les femmes ignorent la nécessité de prendre, avant que la grossesse ne soit confirmée, de tels compléments, soit elles sont mal renseignées sur le sujet. En effet, lorsqu’on annonce l’heureux événement à venir à une femme, la grossesse est en général bien entamée. Or, l’acide folique, folate, folatine ou encore vitamine B9, est une vitamine essentielle au développement normal de la colonne vertébrale, du cerveau et du crâne du bébé, particulièrement durant les 4 première semaines de la grossesse. Il est donc important de prendre des suppléments vitaminiques contenant de l’acide folique avant d’être enceinte afin de réduire le risque d’anomalies du tube neural.
Une carence en acide folique peut entraîner de graves conséquences chez l’enfant à naître : malformations du tube neural (qui est l’embryon du système), retards d’ordre cognitif, spina bifida (qui est une malformation de la colonne vertébrale) malformations cardiaques ou encore fente labiopalatine.
De plus, une étude anglaise publiée dans le Journal of Child Psychology and Psychiatry révèle qu’une carence en acide folique en début de grossesse pourrait également entraîner une hyperactivité chez le jeune enfant qui se manifesterait au moins jusqu’à l’âge de 8 ans. Sans pouvoir attester de cette relation, le nombre d’enfants traités sous Rilatine (prescrite aux enfants hyperactifs) ne cesse de croître chez nous, et l’on peut s’en inquiéter.
Il est important de noter que la prise d’acide folique dès le désir de grossesse et pendant les 2 premiers mois de la grossesse, permet de réduire de 70% le risque de malformation du tube neural pour le foetus. Bien entendu, différents aliments sont susceptibles de fournir des apports en vitamines B9, mais les besoins du bébé sont si grands que même une alimentation équilibrée ne fournit pas toujours en suffisance les quantités nécessaires d’acide folique.
A noter que l’ONE a édité depuis plusieurs années une brochure « Envie de bébé ? Faites vos réserves d’acides foliques », brochure très bien rédigée. Cette année, l’ONE a édité en 5.000 exemplaires une brochure concernant la consultation préconceptionnelle. Cette brochure, à l’intention des intervenants médicaux de première ligne à savoir médecins, sages-femmes et TMS, est actuellement en cours de distribution.
Le carnet de la mère ONE, parle également de la prise d’acide folique. Bien qu’il s’adresse à des femmes déjà enceintes, l’information reste pertinente. Dans le guide de consultation prénatale, outil de référence destiné aux professionnels de l’ONE, la recommandation relative à la prise d’acide folique est clairement expliquée.