Entretien avec le Dr Sananès
Homéopathie, infertilité et procréation médicalement assistée (PMA)
Interview du Dr Roland Sananès, chargé d'enseignement clinique homéopathique à la Faculté de Médecine de l'Université de Barcelone. Dr Sananès a publié de nombreux ouvrages dont le dernier qui traite du sommeil s'intitule "Journal intime de la peur du lit" aux éditions Pietteur- Résurgence. Dr Sananès reçoit à Paris et à Barcelone.
En cas d'infertilité, les perturbations du cycle menstruel sont régularisées par l'homéopathie qui reste très respectueuse du corps et qui peut éviter des opérations.
Deux hormones fondamentales peuvent être à l'origine de perturbations du cycle féminin : la folliculine et la progestérone. La folliculine est à l'origine de l'inflation mammaire et parfois de petits nodules qui peuvent être soignés par Phytolaca et Lac caninum 4 CH.
A partir de quarante cinq ans, les déficits en lutéine entraînent des règles irrégulières. La substance homéopathique Luteinum est alors utilisée au dixième jour du cycle jusqu'à l'apparition des menstruations.
L'homéopathie traite le syndrome prémenstruel. Loin d'être négligeable, ce syndrome est important par les symptômes psychologiques qui lui sont associés. Il distingue le comportement colérique, la dépression liée à des taux bas de FSH et de LH (Natrum mur.), les dysménorrhées insupportables pour les patientes (Chamomilla), l'hyperactivité prémenstruelle par hyperfolliculinie (Actea racemosa). Secale cornutum est un merveilleux modérateur de l'écoulement sanguin en cas de règles abondantes générées par des myomes ou des fibromes. Le syndrome prémenstruel permet de définir la composante hormonale qui est en défaut ou en excès.
Dr Sananès, en quoi l'homéopathie peut aider les femmes qui suivent des protocoles de procréation médicalement assistée dans le cadre de FIV, de dons de gamètes?
Le remède de fond est prescrit à chaque patiente pour répondre à l'exigence de la personnalisation homéopathique, mais il est obligatoire de respecter les protocoles de physiologie ovarienne.
Je conseille après quelques essais de FIV de reprendre le même protocole en doses infinitésimales. Les protocoles de FIV sont des protocoles de folliculine abondante et il se trouve que la dose infinitésimale est presque aussi bonne que la dose majeure.
Cependant, il ne faut pas donner ce protocole le lendemain d'une FIV avortée, il est nécessaire d'attendre deux à trois mois pour obtenir des résultats. En effet, suite aux stimulations oestrogéniques à doses imposantes, jusqu'à 2000 gamma, nécessaires dans le cadre d'une PMA, l'ovaire est fatigué et les doses infinitésimales ne sont pas compétitives.
Le protocole à dose infinitésimale que j'utilise stimule l'ovulation par les remèdes FSH 7 CH et Folliculinum 7 CH du premier au quatorzième jour du cycle. La substance LH est administrée en 7 CH le jour du pic thermique, puis Luteinum est prescrit en 7 CH. Des rapports doivent avoir lieu au moment de la modification de la courbe ménothermique afin de favoriser l'ovulation. J'ai observé de bons résultats en procédant avec méthode et à la condition que l'hypophyse et les ovaires aient eu le temps de récupérer leur activité physiologique après les hyperstimulations liées au protocole de procréation médicalement assistée.
Est-ce qu'il y a un remède qui peut être donné en plus ?
Ce sont toujours Pulsatillum et Caulophyllum 4 CH qui sont les stimulants de la période pré-ovulatoire.
Entretien avec Eric Hennekein et Catherine Pacicca Barcelone juin 2008
Retranscription : Catherine Pacicca, thérapeute, Dr ès Sciences biologiques
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