Le Mérite du Jeûne de « ‘Âshoûra »
BismiLLehi ar-Rahmâni ar-Rahîm
Selon Abû Qatâda (radhiallâhu ‘anhu), le Messager d’Allâh (sallallahu ‘alayhi wa sallam) fut interrogé sur le Jeûne de [1] « ‘Âshoûra » - Il dit :
« Il fait absoudre les péchés de l’an passé ». [2][3]
Notes
[1] Pour ce qui est du jour de « ‘Âshoûra », les savants de « Lajnah ad-Dâ-ima » [vol-11 p.401] ont dit qu’il est permis de jeûner le jour de « ‘Âshoûra » tout seul, mais qu’il est meilleur de jeûner un jour avant ou un jour après celui-ci.
C’est une Sounnah qui est prouvée du Prophète (sallallahu ‘alayhi wa sallam) lorsqu’il dit : « Si je suis encore en vie l’an prochain, je jeûnerai sûrement le neuvième [jour de Muharram]. » Rapporté par Muslim.
Ibn ‘Abbâs (radhiallâhu ‘anhu) a dit : « Cela signifie avec le dixième. » [Voir Madjmu’ al-Fatâwa de SHeikh Ibn ’Uthaymîne, 20/58 - Madjmu’ al-Fatâwa de SHeikh Ibn BâZ, 15/411].
[2] Rapporté par Muslim
[3] SHeikh al-Islâm Ibn Taymiyyah a dit que les Savants ont dit sur la question : Etait-elle une obligation ou une recommandation ?
La thèse la plus solide est que le jeûne le jour de Âchoûrâ était au début une obligation avant de devenir une simple recommandation.
D’ailleurs, le prophète (sallallahu ’alayhi wa sallam) n’ordonnait plus au commun des gens de le jeûner mais il disait : « Celui-ci est le jour de Âchoûrâ, j’y observe le jeûne, qui veut, peut le jeûner ».
Il a également dit : « Le jeûne du jour de Âchoûrâ efface les péchés d’une année, celui d’Arafa pour deux années. » [Rapporté par Ahmad].
Et à la fin de ses jours, lorsqu’il a su que les juifs le fêtaient il a dit : « Si je vis jusqu’au prochain, je jeûnerai le neuvième jour. » [Rapporté par Muslim]. Cela pour marquer sa différence avec les Juifs.
Certains des compagnons du prophète (sallallahu ’alayhi wa sallam) et les savants ne jeûnaient pas ce jour et ne le recommandaient pas. Mieux ils l’abhorraient, comme cela a été rapporté des habitants de Kûfa. Mais, il y a parmi les savants ceux qui le recommandent.
Ce qui est vrai, c’est qu’il est recommandé à celui qui observe le jeûne ce jour de faire autant pour le neuvième, car cela constitue la dernière recommandation du prophète (sallallahu ’alayhi wa sallam), eu égard à ses propos : « Si je vis jusqu’au prochain, je jeûnerai le neuvième jour. » Tels qu’ils ont été commentés dans certains livres de Hadîth.
C’est cela la Sounnah du prophète (sallallahu ’alayhi wa sallam) ; Tout le reste, de la préparation de plats exceptionnels à base de céréales ou non au renouvellement de la garde robe , des largesses, du ravitaillement pour toute l’année en passant par les pratiques cultuelles exceptionnelles, telles que les prières spéciales, les offrandes, la réservation de la viande des animaux sacrifiés pour la préparation des plats à base de céréales, le fait de mettre du kohol aux yeux ou de l’henné aux pulpes, le fait de se laver, de se congratuler, de se rendre visite, de visiter les mosquées, etc.
Tout cela n’est que de l’hérésie prohibée qui n’a été ni instituée par le prophète (sallallahu ’alayhi wa sallam) ou par ses compagnons ni recommandée par aucun des Imâms de l’Islâm, aussi bien Mâlik, ath-Thawrî, Al-Layth Ibn Sa’d, Abû Hanîfa, Al-Awzâ’î, Ach-Châfi’î, Ahmad Ibn Hanbal, Ishâq Ibn Râhwîyah, que d’autres parmi les références et savants de l’Islâm.
La religion musulmane est fondée sur deux principes à savoir n’adorer qu’Allâh et l’adorer selon sa loi, mais pas par l’hérésie [bid’ah]. Allâh - Ta’âla - dit :
« Dis : "Je suis en fait un être humain comme vous. Il m’a été révélé que votre Dieu est un Dieu unique ! Quiconque, donc, espère rencontrer son Seigneur qu’il fasse de bonnes actions et qu’ il n’ associe dans son adoration aucun autre à son Seigneur". »
[Coran, 18/110]
Une œuvre pie est celle aimée instituée par Allâh et Son messager. C’est pourquoi ’Oumar Ibn al-Khattâb (radhiallâhu ’anhu) disait dans ses invocations :
« Ô mon Seigneur ! Fais de telle sorte que toutes mes œuvres soient des œuvres pies accomplies uniquement et avec sincérité pour Toi seul et personne d’autre. » [Madjmu’ al-Fatâwa de Ibn Taymiyyah, 25/135].